Blog des débuts

Le flou artistique.

Ludovic Rousseau-Rogerie

12/16/20233 min lire

Ces blogs parleront de tout ce qui concerne ma vie avec des anecdotes privées, mes questionnements personnels ainsi que de mon parcours professionnel. J'y inclurai aussi de petits cours de décoration sur porcelaine.

Qui n'a pas entendu cette phrase "et plus tard tu aimerais faire quoi comme travail?" ? Oui, en effet personne n'y échappe!

Pas évident quand on est un enfant unique plutôt introverti, qui n'a pas beaucoup de centres d'intérêts à part les arts comme la musique et le dessin (je dessinais seul des journées entières sur mon coin de moquette dans ma chambre chez mes grands-parents). On se dit toujours qu'il y aura peu d'élus et que d'autres feront toujours mieux que soi... Rah! Toujours cette fichue confiance en soi, je suis certain que cela vous parle.

Adolescent je n'avais d'yeux que pour la musique et j'usais mes vinyls de Madonna, Jeanne Mas, d'Etienne Daho et de Mylène Farmer sur la platine, et bien évidemment je ne savais pas ce que je voulais faire comme "boulot".

J'ai su très jeune, vers 10 ans, que de travailler m'ennuierait terriblement s'il n'y avait pas

plusieurs conditions de réunies.

Comment peut on partir le matin pour revenir le soir, et ce presque tous les jours de la semaine, sans éprouver de plaisir? Car oui, travailler, dans ma conscience était source de dur labeur et de souffrance. Je voyais mon grand-père, chaudronnier dans une grande usine de papèterie, enfourcher son vélo moteur gris et revenir tard avec ses mains épaisses et noircies de cambouis (j'ai encore le bruit du moteur dans ma tête). D'ailleurs je pense que c'est un état d'esprit très français, qui n'a pas évolué d'un yota: "on mérite son salaire que si l'on souffre!". Mais quelle horreur!!!

Si on ne réalise pas ses rêves, alors quelqu'un d'autre se servira de nous pour réaliser les siens.

Je me sentais déjà différent, mais sans doute que tout le monde se sent différent, jeune? Je ne sais pas.

Comme beaucoup, quand on ne sait pas quoi faire, et bien...... on dérive vers la compta, sans même savoir en quoi consiste réellement ce travail. La compta, c'est flou! Mais on y va.

Et quand vient le premier stage, je me dis, "ah non, vraiment, manier des chiffres et répondre au téléphone toute la journée, c'est pas du tout fait pour moi!". Alors j'ai tout arrêté du jour au lendemain. Et comme souvent dans mon parcours, "Je repasse par la case départ et Je ne touche pas les vingt milles francs.".

Le désir d'autonomie m'a poussé à travailler dans un fast-food qui existe toujours dans une grande rue principale du centre ville de Limoges. C'était dur et il ne fallait pas avoir les deux pieds dans le même sabot, mais l'ambiance y était tellement bonne, c'était déjà ça!

Quelques années après, j'ai rencontré une personne qui me trouvait un certain talent en dessin (c'est étrange comme les gens qui ne se sont jamais essayé au dessin pensent toujours que celui qui fait mieux, est un artiste ou a des dons. Je pense que presque tout s'apprend, et je ne serai jamais un excellent dessinateur). Cette personne s'appelle Vincent L. et c'est lui qui m'a guidé vers ce centre de formation qui s'appelait ASFO Limousin, pour y passer des tests de recrutements pour devenir décorateur sur porcelaine à la main ou fileur. Et là, soudainement, ma vision des choses a changé. Ma singularité pouvait enfin prendre place quelque part.

J'étais en voie de devenir décorateur sur porcelaine à Limoges.

La suite dans le prochain blog.